Vendredi 3 juin, nous avons réalisé une sortie en vélo pour découvrir le patrimoine minier de notre région.
Notre guide Mickaël Herbulot, nous a présenté, tout d’abord, une minière à la Ferrière aux étangs. Une minière est une mine qui est exploitéeà ciel ouvert. Pour comprendre la présence de minerai de fer dans la région, il faut comprendre la formation et l’histoire géologique du massifArmoricain.
Il y a 470Ma, notre région Se trouvait sous l’eau. Des limons et argiles se sont déposés (ils formeront les futurs schistes) et comme les terresémergées autour étaient ferrugineuses, des oxydes de fers se sont ensuite déposés formant une couche de 3 à 5m.
Cette minière a été exploitée du moyen âge au début du XIXè siècle.. Le travail se faisait « à la main », avec des pelles et des pioches. Le minerai était entreposéavec des couches de charbon de bois puis brûlé dans des bas-fourneaux, à 1200-1500°C. Les atomes de carbones du monoxyde de carbone dégagés par lacombustion du charbon captaient les atomes d'oxygène des oxydes de fer pour libérer les atomes de fer et former également du dioxyde de carbone quis’échappaient dans les fumées. Grâce à cela nous obtenions du fer pur; les impuretés s'écoulaient à l'extérieur et formaient les « scories ».
Le fer était donc transformé localement et utilisé dans les forges du bocage jusqu'au début du XIXè siècle.A la Maison du Fer de Dompierre, nous avons vu un film qui parlait des conditions de travail des miniers et de leur journée type. Les mineurs descendaient dans des ascenseurs pour accéder à la couche de minerai qui étaient de plus en plus en profonde. ils y passaient toute la journée, portaient des outils extrêmement lourds, et s’éclairaient avec une lampe à carbure. Mickael Herbulot nous a expliqué son fonctionnement.
Les lampes à carbure nécessitent du carbure de calcium et de l'eau, dont la réaction produit un gaz très inflammable nommé acétylène.La lampe possède deux réservoirs : une partie supérieure où est stockée l'eau et un fond où se situent les pierres de carbure.L'eau est régulée de manière à tomber au compte-goutte dans la partie inférieure,réagissant ainsi progressivement avec le carbure.L'acétylène produit par la réaction remonte ensuite le long d'un tuyau.Il suffit d'allumer une fois ce gaz pour que la flamme se forme et soit maintenue par la réaction permanente qui a lieu au sein de la lampe.
Aujourd’hui on trouve de nombreux ferriers, tas de scories (déchets de réduction du minerai) accumulées autrefois près desbas-fourneau.
De la fin du XIXè au XXè siècle, les minières en surface étant épuisées, il faut désormais descendre en profondeur (100 à 400m) afin d'atteindre les gisements de fer. Un puits est creusé verticalement dans le sol, et des galeries permettent de rejoindre ces gisements, répartis sur un plan incliné à 45°C environ. Au niveau des tailles, les mineurs percent la paroi avec des marteaux perforateurs, puis placent dans les trous formés des bâtons de dynamite et enfin récupèrent le minerai détaché par l'explosion.
Celui-ci est ensuite remonté à la surface grâce à un ascenseur, puis acheminé par des wagonnets vers les fours de calcination. Dans les fours de calcination, de La Butte-Rouge par exemple, le minerai est versé par le haut puis brûlé pendant une trentaine d'heure à 800°C. Cette opération a pour objectif de purifier le minerai et d'en augmenter la teneur en fer ainsi que de réduire son poids de 20 %. Le minerai calciné est ensuite récupéré et envoyé vers les haut-fourneaux du Nord Pas De Calais pour être transformé en matériaux utilisable.
Fours de calcination de la Butte-Rouge à Dompierre.
A cause de la faible teneur en fer du minerai de la région et d'une forte concurrence, les mines de La Ferrière-aux-Etangs et de Saint-Clair-de-Halouze ferment respectivement en 1970 et en 1978.
Améline, Pierre et Jules , élèves d’ELDD